Jeu familial


Dimanche le matin
nos deux enfants
montent dans notre lit
entre nous.
Ils nous prennent du doigt
nos palots anneaux
les mettent aux yeux
et regardent mère et père
parmi eux.
 
O, le vide rond des anneaux
alors se remplit
de leurs regards lumineux.
Et dans le monde entier
il n’existe jeu plus gai.
 
 
Nature de ma mère
 
Légère, ma mère, tant légère
Que tu purrais marcher en posant ton pied
Sur les graines qui aiment voler
Entre la terre et les cieux.
 
 
Dans tes regards avec une sorte de peur,
Heureuse tout de même tu es –
L’herbe ton nom connaît
L’étoile ce que tu penses sait.
 
 
Les chemises
 
On a fait la guerre.
Son écho
Même aujourd’hui est vif.
Chemises vieillies, plus neuves –
Amer souvenir du fils.
 
Tant de fois lavées
Le tissu s’est usé
Et blanc, le coton
Au dos s’est rarifié.
Et depuis jadis
Ne les a habillées
Le fils.
 
Chemises vieillies, plus neuves-
On a fait la guerre.
Or la mère
De trop longues années
Vient toujours aux sources:
Elle et sa pensée.
Et de nouveau, mettant
Les chemises au bas de sa robe,
Dès que samedi arrive
La mère les chemises lessive.
 
Car demain dans le village
Les gars tous en rond dansent
Et nombreuses sont les filles jeunes.
Or s’il rentre alors
Son fils, son cher garçon
Que mettra-t-il, le bon.
 
 
Toi
 
Je suis revenu tard chez nous,
Que dirais-tu?
J’ai dîné peu de tout,
Eh bien que dirais-tu?
Une fille m’a souri dans la rue,
Que dirais-tu?
Je me suis fait disparu une fois,
Et tout ça
Pour voir ce que tu diras.
Au fond de la mer je suis descendu,
Que dirais-tu?
Avec des pierreries j’en suis revenu,
Que dirais-tu?
Pâle tel un citron je suis devenu,
Que dirais-tu?
Je voudrais le premier mourir
Et tout ça
Pour voir ce que tu diras!
 
Traducere în limba franceză:
Ludmila CIOBOTARENCU